Rubriques de Ton KOOIJMAN - Bridgeur n° 707 - 15 mai 1998
A propos du nouveau code


 


Le nouveau code est disponible ce mois-ci et sera applicable dans les tournois français à partir du 1er juillet. Voici des conseils à l'intention des joueurs que nous avons extraits d'un article signé d'une autorité internationale, Ton Kooijman, arbitre néerlandais.
 

Les nouveautés du code

Informations obtenues à la suite d'une infraction

Supposons qu'une paire commette une infraction par une enchère hors tour ou insuffisante ou encore en montrant une des cartes que le joueur n'a pas l'intention de jouer. Précédemment, une fois la pénalité payée, le camp était autorisé à utiliser l'information obtenue. Tel n'est plus le cas.

Prenons un exemple : Ouest est donneur mais Nord ouvre hors-tour de 2 , montrant huit à onze points, cinq cartes à Pique et une mineure cinquième. L'enchère est refusée, Ouest ouvre d'1 et la première pénalité impose à Sud de passer un tour.

La séquence devient:

Sud Ouest Nord Est
1 1 passe
passe X passe 2
?

Autrefois, Sud était autorisé à déclarer 2 SA pour montrer un bicolore mineur 4-4. Ce droit est retiré à Sud par la nouvelle loi.

Cartes pénalisées

Désormais, la seule information qu'un joueur est autorisé à utiliser en cas de cartes pénalisées est le fait qu'elles doivent être jouées à la première occasion. Toutes les autres inférences ne sont pas acceptables.

Tirer parti d'une infraction

Un joueur commettant une infraction ne peut en tirer avantage si, lorsqu'il l'a commise, il avait conscience qu'elle était susceptible de lui en apporter un. L'arbitre attribuera un score ajusté. Edgar Kaplan en donnait un exemple : le contrat est à Sans-Atout et le mort possède A R D V sixièmes (sans rentrée annexe) en face d'une chicane. Apparemment distrait, le déclarant joue l'As du mort et l'adversaire de droite endormi, fournit. La carte était autrefois couverte mais désormais l'arbitre peut être appelé à la fin de la donne pour rendre justice à la manœuvre frauduleuse du déclarant.

Demande d'explications

Autrefois, vous n'aviez pas le droit de poser des questions sur des enchères qui n'avaient pas été faites. Si la séquence est 1 1 X et que vous vous apercevez sur la feuille de conventions qu' 1 1 1 promet quatre cartes, vous avez désormais le droit de vous faire expliquer la différence entre ces deux séquences.

Changement de déclaration

Si un joueur fait par inadvertance une enchère qui ne correspond pas à ses intentions, il est autorisé à la modifier pour autant que le partenaire n'a pas enchéri à son tour. L'adversaire de gauche qui aurait fait une enchère peut la reprendre mais l'enchère retirée ne peut pas servir d'information à la paire fautive. Par ailleurs, si un joueur veut modifier une enchère faite délibérément, il peut appeler l'arbitre qui l'autorisera à le faire sous la réserve que la paire ne pourra obtenir plus de 40 % sur la donne en tournoi par paires, et perdra 3 imp en tournoi par équipes.

Enchère insuffisante

Vous vous souvenez probablement qu'une enchère insuffisante pouvait être modifiée sans pénalité si elle avait une signification naturelle. Par exemple, si la séquence démarrait 1 SA 1 (naturel) car l'ouverture n'a pas été vue, le joueur était autorisé à déclarer 2 et la séquence se poursuivait normalement. Désormais, les deux enchères 1 comme 2 doivent avoir une signification naturelle dans le système. Si dans notre exemple, 2 montrait dans votre système un bicolore avec des Piques, mieux vaut pour vous ne pas corriger 1 en 2 car votre partenaire sera obligé de passer jusqu'à la fin des enchères.

Défense contre les systèmes

Si vous jouez contre des systèmes compliqués, l'organisation peut vous autoriser à écrire votre défense et à consulter vos notes pendant la séquence d'enchères.

Plus de, partenaire?

Cette interrogation de la part du défenseur continue à être interdite mais de manière plus sévère encore que précédemment. Le partenaire doit fournir à la couleur s'il en a. La première carte fournie devient une carte pénalisée et la pénalité pour renonce continue à s'appliquer.